Atelier des moulages [Versailles décor sculpté extérieur]

Glossaire

établi à partir de :
- Aviler, Augustin Charles d’, Cours d'architecture qui comprend les ordres de Vignole…, L'art de bâtir…, Paris, 2 T., Jean Mariette, 1720.
- Diderot, Denis, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, Arts et des Métiers, « art. Sculpture », T. 14, Neufchâtel, 1755.
- Félibien, Des principes de l’architecture, de la peinture, et des autres arts qui en dépendent, avec un dictionnaire des termes propres à chacun de ces arts, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1676.
- La sculpture - méthode et vocabulaire, Paris, Imprimerie nationale, 1978.
- Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Architecture - Méthode et vocabulaire. Ministère des affaires culturelles, Paris, Imprimerie nationale, vol.1 & 2.
 

Acanthe
Motif décoratif en forme de feuilles larges et refendues.

Acrotère
Socle en général porteur d’un ornement, disposé à chacune des extrémités et au sommet d’un fronton.

Agrafe
Clef en bossage moulurée qui semble agrafer les moulures du front de l’arc ou de la plate-bande. Sa fonction est décorative.

Amortissement
Élément décoratif placé au sommet d’une élévation ou d’une partie d’élévation, et marquant par son volume la terminaison de la ligne verticale de composition qui passe par son axe. Théoriquement tous les ornements habituellement utilisés comme amortissement peuvent se retrouver sur le faîte d’un toit.

Arcade (voir aussi Trophée d’arcade)
Baie faite d’un arc s’appuyant sur deux piédroits.

Arc-boutant
Arc ou portion d’un arc rampant qui bute contre les reins d’une voûte pour en empêcher la poussée ou l’écartement.

Architrave
Partie basse de l’entablement qui porte horizontalement sur les colonnes et les styles qui s’en inspirent. Linteau d’une porte ou d’une fenêtre.

Archivolte
Voussure portant sur les pied-droits.

Arêtier de plomb
Revêtement en plomb de l’arête ou de l’angle d’un comble.

Astragale
Petite moulure ronde qui entoure le haut du fût d’une colonne ; quand il est ailleurs, on l’appelle baguette et quand on y taille des grains ronds ou oblongs comme des perles ou des olives.

Attique
- étage-attique : Demi-étage-carré dont la face forme couronnement d’une élévation ; le niveau de l’étage-attique est séparé des niveaux inférieurs par un important corps horizontal ou par une corniche plus importante que celle qui couronne l’étage-attique lui-même.

Avant-corps
Partie d’un bâtiment faisant saillie sur toute la hauteur, toit y compris, sur l’alignement de la façade.
 

Baguette
Petite moulure ronde sur laquelle on taille quelquefois des ornements comme des rubans, des feuilles de chêne, des bouquets de laurier…

Balustrade
Assemblage de plusieurs balustres qui servent de clôture.

Balustre
Petite colonne, qui se fait en différentes manières, et que l’on met ordinairement sous des appuis, ou pour faire des clôtures.

Badigeon
Plâtre mêlé avec de la même pierre dont la figure est faite, et que l’on met en poudre.

Bandeau
Large moulure plate ou bombée.

Bas-relief
Sculpture dont les motifs sont peu saillants.
Il y a trois sortes de bas-reliefs ; dans les uns les figures qui sont sur le devant paraissent presque de relief. Dans les autres, elles ne sont qu’en demi-bosse, et d’un relief beaucoup moindre, et enfin dans la dernière espèce, elles sont encore beaucoup moins élevées, et ont peu de relief, à la manière des vases, des camaïeux, des médailles et des pièces de monnaie.

Bâtiments du roi
Administration regroupant les châteaux royaux, les monuments publics, les jardins, les arts, les académies et les manufactures royales, dirigée par un surintendant ou un directeur général.

Bosse (ronde-bosse)
Terme de sculpture, on dit un ouvrage relevé en bosse ou demi-bosse, de demi-relief ; un ouvrage de ronde-bosse, ou de relief.

Bourseau
Tore horizontal, souvent orné, recouvert de zinc ou de plomb, placé sur une ligne de brisis, au faîte d’un toit ou en bordure d’une terrasse faîtière.

Brisis
Partie supérieure des combles coupés et qui va jusqu’au faîte. Endroit où le toit est coupé et comme brisé.

Buste
Partie supérieure d’une figure, sans bras depuis la poitrine, posée sur un piédouche.
 

Caisson
Compartiment creux ménagé dans un plafond ou une voûte qui, répété, forme son décor ; il est de forme carrée, parfois polygonal.

Campane de comble
Ornements de plomb chantournés et évidés qu’on met en bas du faîte et du brisis d’un comble.

Canaux
Petite moulure creuse, en général arrondie.

Cannelure
Sillon ornant les colonnes ou autres éléments d’architecture.

Cartouche
Ornement en forme de feuille de papier à demi déroulée, ou de tous autres forme et aspect, servant d’encadrement, généralement à une inscription.

Chambranle
Encadrement d’une porte ou d’une fenêtre.

Chapiteau
Tête de colonne ou de pilier.
- Chapiteau de pilastre : au point de jonction du support et de la charge.

Chêneau
Canal ménagé sur une corniche, à la base d’un versant de toit, pour recevoir les eaux pluviales.

Chérubin
Figure d’angelot généralement représenté par une tête d’enfant entre deux ailes.

Chevet
Partie extérieure d’une église, correspondant à l’abside.

Chute de festons et d’ornements
Ce sont des bouquets pendants de fleurs ou de fruits.

Clef
Pierre du milieu qui ferme un arc, une plate-bande ou une voûte.
- clef en bossage : celle qui a plus de saillie que les claveaux ou voussoir et où l’on peut tailler de la sculpture.

Collicole
Ornement en forme d’escargot.

Comble
Charpenterie en pente et garniture d’ardoise ou de tuile qui couvre un bâtiment.

Console
Saillie sur un mur, souvent ornée de motifs décoratifs ou de figures, destinée à supporter une charge ; elle est dite “à enroulement” si elle a des volutes en haut et en bas.

Coquille
Ornement de sculpture, imité des conques marines, en forme de coquille de mollusque.

Corbeille
Morceau de sculpture en forme de panier de fleurs ou de fruits qui sert en architecture pour terminer une décoration sur les piliers de pierre d’une clôture. Partie du chapiteau comprise entre l’astragale et le tailloir.

Corniche
Couronnement allongé d’un entablement, d’un piédestal, d’une élévation, d’un morceau d’élévation… formé de moulures en surplomb, les unes sur les autres. La corniche est habituellement horizontale.

Couronnement
Élément décoratif formant le faîte horizontal ou le sommet pyramidé d’une élévation ou d’une partie d’élévation. Certains couronnements sont des ensembles complexes d’éléments qui se couronnent les uns les autres. Le couronnement couvre toute la longueur et toute la surface de la partie qu’il couronne.

Coussinet
Partie remplie d’un chapiteau ionique, qui s’enroule en volutes.

Corinthien (voir Ordre)

Crête
Ornement en métal ou en terre cuite qui court sur le faîte d’un toit.

Creux
Moule ou coin gravé et propre à imiter ou mouler quelque figure de relief.

Croisée
Fenêtre.

Culot
Partie inférieure d’un objet en forme de calice.
 

Dards
Bouts de flèche que les anciens ont introduits comme symbole de l’amour parmi les oves qui ont la forme de cœur.

Demi-bosse
On appelle demi-bosse un bas-relief qui a des parties saillantes et détachées.

Demi-lune
On appelle ainsi un bâtiment dont le plan est un enfoncement circulaire.

Denticules
Petits blocs régulièrement espacés courant à la partie inférieure d’une corniche.

Doucine
Moulure ondoyante à deux courbures de mouvement contraire.
 

Écaille
Petits ornements qui se taillent sur les moulures rondes en manière d’écailles de poisson couchées les unes sur les autres.

Écoinçon
Partie de mur placée au-dessus de la montée d’un arc ou entre les montées de deux arcs successifs.

Elément commun
Dans cette étude du décor de Versailles, ce terme désigne spécifiquement les parties décoratives qui se retrouvent identiques sur les différentes façades traitées.

Encadrement
Moulures ou suite de motifs entourant une baie ou un panneau.

Engagé
Se dit d’un élément compris en partie dans l’épaisseur d’un mur ou d’un support vertical ou composé de manière à le laisser paraître (ex. Colonne engagée).

Enroulement
Motif décoratif s’enroulant en spirale.

Ensemble
Réunion d’œuvres sculptées (relief, statue, groupe, buste, etc.) qui concourent, où sont destinées à concourir, à la décoration d’une partie d’édifice.

Entablement
En architecture classique, élément horizontal composé de l’architrave, de la frise et de la corniche et soutenu par des colonnes.
Couronnement mouluré d’une porte, d’une fenêtre, etc.

Entrecolonnement
Espacement entre deux colonnes.

Entrefenêtre
Partie du mur comprise entre deux fenêtres.

Entrelacs
Ornement composé de lignes entrelacées.

Enveloppe
Ce terme désigne à Versailles les corps de bâtiment édifiés autour du château vieux et constituant avec lui le Corps Central.

Épanneler
Dresser une pierre qui doit être moulurée ou sculptée en lui donnant sa forme approchée.
 

Faîte
Partie la plus élevée d’un édifice.

Feuille
Les feuilles dont on orne les chapiteaux sont ordinairement de quatre sortes à savoir d’acanthe et de persil qui sont découpées, de laurier qui sont refendues par trois feuilles à chaque bouquet et d’olivier par cinq comme les doigts de la main.
- Feuilles d’eau
Celles qui sont simples et ondées qu’on mêle quelque fois avec celles de refend.
- Feuille de refend
Celles dont les bords sont découpés et refendues comme l’acanthe et le persil.

Feston
Guirlande de fleurs et feuillage.

Figure
C’est, en sculpture, la représentation du corps humain et, en architecture, le principal ornement. On nomme plutôt figures que statues celles qui sont assises, à genoux ou couchées.

Représentation d’homme, de femme ou d’animal indistinctement en ronde-bosse, demi-bosse ou bas-relief, du corps humain ou animal dans quelque attitude que ce soit, alors que le mot statue doit être pris dans une acceptation plus restreinte puisqu’il ne peut être en principe attribué qu’à des rondes-bosses.

Fleuron
Ornement en forme de fleurs ou de bouquet de feuilles stylisées.

Frise
Partie de l’entablement située entre l’architrave et la corniche. Plus généralement, bandeau décoratif ou moulure ornementale.
- de postes (voir Poste)

Fronton (voir aussi Tympan)
Morceau d’architecture, qui dans son origine n’était autre chose que le pignon d’un édifice, avec les deux côtés du toit qui tombent de part et d’autre. L’on en fait un ornement qui paraît élevé au-dessus des portes, des croisée, des niches, etc., lequel forme quelquefois un triangle, et quelquefois une partie du cercle. Le champ ou panneau du milieu s’appelle Tympan.
 

Gargouille
Conduit d’évacuation des eaux, percé dans une corniche et généralement orné d’un mascaron ou d’un mufle.

Globe
Ornement en forme de sphère.

Godron
Ornement en relief ou en creux, de forme ovale allongée, employé de façon répétitive.

Goujon
Cheville de fer servant à assembler différents éléments sculptés.

Graine
Petits boutons d’inégales grosseurs aux bouts des rinceaux de feuillages qui servent d’ornement dans la sculpture.

Grattoir
Outil du sculpteur.

Groupe
Sculpture constituée de plusieurs figures en ronde-bosse formant un ensemble ou composant un sujet.

Guirlande
Espèce de petit feston formé de bouquets d’une même grosseur dont on fait des chutes dans les ravalements de pilastre et dans les frises et panneaux des compartiments.
 

Haut-relief
Relief dont les figures sont presque en ronde-bosse, presque indépendante du fond.
 

Imposte
Pierre en saillie moulurée, couronnant un piédroit ou un support vertical sans chapiteau, éventuellement recevant la retombée d’un arc ; elle est différente selon les ordres.

Ionique (voir Ordre)

Lambrequin
Bordure ou ornement constitué par une draperie tombante garnie de franges ou de glands.

Lanternon
Petite construction de plan centré en forme de lanterne, percée de fenêtres et placée au faîte d’un toit.

Lanterne
Espèce de petit dôme sur un comble, pour donner du jour et servir d’amortissement.

Linteau
Traverse horizontale qui ferme la partie supérieure d’une porte.

Listel
Petite moulure (bande ou filet) plate ou saillante.

Lucarne
Ouvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres, c’est-à-dire des baies placées dans un plan vertical et leur encadrement.
 

Marbre (brèche)
Nom commun à plusieurs sortes de marbres qui sont – par taches rondes de diverses grandeurs et couleurs – formées du mélange de plusieurs cailloux et qui n’ayant point de veines comme les autres se cassent comme par brèches.

Mascaron
Terme employé depuis la Renaissance pour désigner un ornement sculpté représentant une face fantastique ou grotesque, décorant une clef d’arc, une corniche, un entablement, un culot et parfois un chapiteau. Il est généralement employé comme orifice de fontaine.

Masque
C’est une tête d’homme ou de femme sculptée à la clef d’une arcade. Il y en a qui représentent des divinités, les saisons, les éléments, les âges, les tempéraments et leurs attributs.

Médaillon
Image en relief dans un cadre rond ou ovale.

Mémoire
Facture ou pièce justificative, rédigé par l’artiste, servant à régler les travaux exécutés par le sculpteur.

Métail
On nomme ainsi l’alliage du plomb avec 1/5 d’étain dont on fait des figures des chapiteaux, des bas-reliefs, etc. et qu’on peint en or, en bronze ou d’autres couleurs.

Métope
intervalle carré, nu ou décoré, compris entre deux triglyphes dans une frise dorique.

Modèle
Figure de terre ou de cire, ou ébauche qui sert à en faire de plus grande, soit de marbre soit d’une autre matière.

Modillon
Petite console posée sous le plafond des corniches, et qui sert à soutenir la saillie.

Moulure
C’est une saillie au-delà du nu d’un mur dont l’assemblage compose les corniches, chambranles et autres membres en architecture.

Mufle
C’est un mascaron représentant une tête d’animal réel ou chimérique.
 

Niche
Renfoncement ménagé dans l’épaisseur d’un mur pour y placer une figure ou une statue.

Noyau
Ame d’une figure.
 

Oculus
Fenêtre ronde.

Œil-de-bœuf
Fenêtre ovale.

Ordre
Base de l’architecture classique, les ordres se composent d’une colonne, avec ou sans base ou chapiteau, soutenant un entablement composé d’une architrave, d’une frise et d’une corniche. Les ordres grecs sont le dorique, le ionique et le corinthien. Le dorique, simple et épuré, est dépourvu d’ornement. L’ordre ionique présente des volutes en spirale sur son chapiteau. Le chapiteau corinthien est décoré d’une superposition de feuilles d’acanthe.

Ove
Ornement architectural en forme d’œuf en bas-relief, employé en nombre le long d’une ligne donnée.
 

Palme
Branche de palmier qui rentre dans les ornements d’architecture et qui sert d’attribut à la Victoire et aux martyres.

Palmette
Ornement stylisé dont la forme rappelle celle de certaines palmes.

Pampre
Feston de feuilles de vigne et de grappes de raisin, ou, ornement en forme de cep de vigne.

Panier
Morceau de sculpture différent de la corbeille en ce qu’il est plus étroit et plus haut et qui, étant rempli de fleurs ou de fruits sert d’amortissement sur les colonnes ou les piliers de la clôture d’un jardin.

Patère 
Ornement en forme de rosace.

Pavillon
C’est un bâtiment ou corps de bâtiment le plus souvent isolé, sous un seul comble, caractérisé par un plan sensiblement carré ; c’est aussi dans une façade un avant-corps qui en marque le milieu.

Péristyle
Se dit d’un lieu environné de colonnes isolées en son pourtour intérieur ; cependant, se dit encore indifféremment d’un rang de colonnes tant au dedans qu’au dehors d’un édifice comme pour le péristyle ionique du château de Trianon.

Pied et pouce
Ancienne unité de mesure équivalant pour un pied à : 0,3248 m. , et un pouce à : 2,7 cm.

Piédestal
Socle de colonne, de statue, etc.

Piédouche
Petit support mouluré de forme variée, de plan le plus souvent circulaire, servant à porter un buste ou une statuette.

Pied-droit
Montant sur lequel retombe une des voussures de l’archivolte d’un porche.

Pierre
Les différentes sortes de pierres qui ont servi aux sculptures ornementales de Versailles, tirées de carrières proches de Paris, sont ainsi décrites dans L’art de Bâtir de d’Aviler :
- Pierre d’Arcueil
Entre les pierres dures celle d'Arcueil qui est proche de Paris est la plus recherchée à cause de ses bonnes qualités ; car elle est propre dans l'eau et à l'injure du temps, et elle résiste au fardeau, aussi s'en sert-on dans les fondements et pour les premières assises des bâtiments. La meilleure est la plus dure, la moins coquilleuse, sans moye ni molière. Il s'en trouve depuis 14 jusques à 20 et 21 pouces de hauteur nette et taillée. Cette pierre étant grasse est sujette à la gelée, c'est pourquoi il faut qu'elle soit tirée et employée en été.
- Pierre de Bagneux
D'autant que les bancs d'Arcueil ne se suivent plus comme autrefois, les carrières se sont jetées du côté de Bagneux près d'Arcueil, où ils trouvent des masses moins profondes dont les bancs se continuent plus loin : elle est de même qualité que celle d'Arcueil, mais elle n'est plus remplie de moye, plus sujette à la gelée, et moins propre au fardeau.
- Pierre de Liais
La pierre de Liais se trouve hors de la porte Saint-Jacques derrière les Chartreux : elle est pleine, dure et blanche, et reçoit bien le poli ; elle sert à faire des balustres, des entrelacs, des appuis, des tablettes, des rampes, des échiffres d'escaliers et du pavé ; on en fait des bases, des chapiteaux et des corniches dans les plus propres ouvrages, et on y taille de la sculpture ; cette pierre porte depuis 6 jusques à 10 pouces de hauteur. Le Liais rose est les plus blanc et le plus plein. Le Liais féraut est pris du premier banc de la même carrière ; il est si dur et si difficile à tailler que les pointes d'acier rebroussent.
- Pierre de Saint-Cloud
Après la pierre d'Arcueil celle de Saint-Cloud est la meilleure de toutes, et elle est blanche, un peu coquilleuse, ayant quelques meulières, mais elle se délite difficilement. Elle est bonne à l'eau et résiste au fardeau ; elle se pose sur l'Arcueil et sert aux façades des bâtiments : on tire aussi des colonnes d'une pièce de deux pieds de diamètre et on en fait des bassins et des auges ; il y en a depuis 18 pouces jusques à 2 pieds de haut nette et taillée.
- Pierre de Bon-banc
Au faubourg S. Germain jusques à Vaugirard il y a des carrières où se trouve une autre pierre de Souchet et du Bon-blanc. Le Bon-blanc est une pierre fort blanche qui se mouline et qui ne résiste pas trop au fardeau. Elle subsiste n'étant ni à l'humidité, ni au dehors ; le meilleur est celui qui a un lit coquilleux et quelques meulières, il est aussi le plus blanc ; on s'en sert aux façades de dedans des bâtiments et pour faire des appuis et rampes, on en tire aussi des colonnes ; sa hauteur est depuis 15 jusqu'à 24 pouces.
- Pierre de la Chaussée
Il se trouve à la chaussée près de Bougival , à côté de Saint-Germain-en-Laye, une nature de pierre approchant du Liais et qui a le même grain, mais il faut observer que du côté du lit dur ou de dessus, il est nécessaire de moyer cette pierre de 4 pouces à cause de l’inégalité de sa dureté ; ainsi elle ne porte plus que 15 à 16 pouces nette et taillée.
Les pierres les plus éloignées dont on se sert à Paris, sont celles de Senlis, de Vernon et de Tonnerre.
- Pierre de Senlis
La pierre de Senlis, à Saint-Nicolas-les-Senlis à 10 lieues de Paris, qui est aussi appelée Liais, est blanche, dure et pleine ; elle porte 14 à 15 pouces de haut, elle est propre à faire des plus beaux ouvrages et même de la sculpture ; elle vient à Paris par la rivière d’Oise dans celle de la Seine.
- Pierre de Tonnerre
La pierre de Tonnerre en Bourgogne, à 30 lieues de Paris, est plus blanche, aussi pleine, et n’est pas si dure que le Liais ; elle porte 16 à 18 pouces de hauteur. Comme elle est chère, on ne s’en sert que pour des figures, des colonnes, des retables d’autels, des tombeaux et autres ouvrages curieux.
- Pierres de Saint-Leu, de Trossy et de Vergelé
Les pierres tendres sont faciles à tailler et se durcissent ordinairement à l’air ; la meilleure est celle de Saint-Leu, à 10 lieues de Paris par terre, mais quand elle n’est pas bien choisie, cette dureté n’est qu’aux parements extérieurs où il se fait une croûte et le dedans se mouline.
Les carrières de Saint-Leu fournissent de trois sortes de pierres en trois différentes carrières, qui sont le Trocy, le Saint-Leu et le Vergelé.
Le Trocy est une pierre ferme, pleine, blanche, qui ne se délite point ; elle est bonne pour les façades et la sculpture s’y taille proprement ; il s’en trouve depuis 2 jusques à 4 pieds de haut. Le Trocy est de toutes les pierres celle dont le lit est le plus difficile à connaître et qu’on ne découvre que par de petits trous.
Le Saint-Leu est une pierre plus tendre et plus douce, plus jaune et de pareil banc que le Trocy.
Le Vergelé est une pierre dure, rustique et trouée ; elle est bonne dans l’eau et au fardeau, elle est de même hauteur que le S. Leu, on en fait des voûtes de ponts, d’écuries, de caves et d’autres lieux souterrains et humides.
- Pierre de la Carrière royale
Pierre de Belle-hache, c’est la plus dure de toutes les pierres, quoique moins parfaite que le Liais féraut, à cause des cailloux qui s’y rencontrent, aussi s’en sert-on rarement. Elle se tire vers Arcueil, d’un endroit appelé la Carrière royale, et porte de hauteur 18 à 19 pouces.

Pilastre
Pilier vertical formé par une faible saillie rectangulaire d’un mur (…), il est généralement muni d’une base et d’un chapiteau sur lequel est appliquée une colonne.

Plate-bande
Moulure carrée, plus haute que saillante comme sont les faces d’un architrave.

Plate-bande de compartiment : c’est une face entre deux moulures qui bordent des panneaux en manière de cadre de plusieurs figures dans les compartiments des lambris et des plafonds.

Plinthe
Socle rectangulaire ou carré sous une colonne, un pilier, un piédestal ou une statue.

Pomme de pin
Ornement de sculpture qui se met dans les angles du plafond d’une corniche avec denticules ou sur les vases d’amortissement.

Portique
Galerie ouverte soutenue par deux rangées de colonnes, ou par un mur et une rangée de colonnes.

Poste
Ornement de sculpture plat en manière d’enroulements répétés et ainsi nommés parce qu’ils semblent courir l’un après l’autre. Il y en a de simples et d’autres fleuronnés.

Pot-à-feu
Vase décoratif surmonté d’une flamme.

Protomé
Tête et (ou) avant-train d’animal servant d’élément décoratif.
 

Rais-de-cœur
Ornement accompagné de feuilles d’eau.

Rampant
Au fait d’un bâtiment, se dit d’un élément d’élévation construit selon une ligne qui n’est ni horizontale, ni verticale, et qui peut porter une figure.

Refend (voir Feuille de)

Ressaut
Rupture d’alignement d’un mur, notamment liée à une avancée ou à un renfoncement du bâtiment.

Restitution
Opération qui consiste à restituer un état original.

Rinceau
Ornement fait d’éléments végétaux disposés en enroulement successifs.

Rocaille
Composition d’architecture rustique qui imite les rochers naturels et qui se fait de pierres trouées, de coquillages et de pétrifications de diverses couleurs.

Ronde-bosse
Ouvrage de sculpture (statue, groupe) pleinement développé dans les trois dimensions.

Rosace
Motif ornemental en forme de fleur composé de courbes inscrites dans un cercle.

Rose
Ornement taillé dans les caisses qui sont entre les modillons sous les plafonds des corniches et dans le milieu de chaque face des tailloirs des chapiteaux corinthiens et composites.

Ruban tournant
Ornement tortillé sur les baguettes.

Rudenture
Ornement en forme de bâton ou de câble.
 

Soffite
Face intérieure d’un linteau.

Soubassement
Piédestal ou base, sur lequel s’élève une construction.

Statue (voir aussi Figure)
Ouvrage de sculpture en ronde bosse représentant un être animé entier et isolé ; on nomme particulièrement statue une figure en pied du fait que ce mot vient du latin statura, la taille du corps ou de stare, être debout.

Souche
Ouvrage de maçonnerie renfermant un ou plusieurs conduits de cheminée et s’élevant au dessus du toit.

Soumission
Acte administratif faisant connaître les conditions d’un marché, et l’engagement à les respecter.
 

Table
Plaque ou surface plane, de forme quelconque.

Tailloir
Partie supérieure d’un chapiteau.

Terme
Représentation d’une ou de plusieurs figures dont la partie inférieure se termine en gaine.
- Terme double : est composé de deux demi-corps ou de deux bustes adossés qui sortent de la gaine.

Tigette
C’est dans le chapiteau corinthien une manière de tige, le plus souvent cannelée et ornée de feuilles où naissent les volutes

Tore
Moulure pleine de profil curviligne ; le tore n’est qu’une grosse baguette.

Torchère
Espèce de grand guéridon dont le pied et la tige sont enrichis de sculptures et soutiennent un plateau pour porter de la lumière.

Travée
Partie d’un édifice comprise entre deux supports, ou séparée d’une autre par un cloisonnement.

Tribune
Galerie haute située au-dessus du bas-côté et ouvrant sur le vaisseau central de l’église ; elle est, en général, articulée par des arcades.

Triglyphes
Ornement de la frise dorique, composé de deux glyphes et de deux demi-glyphes, qui alterne avec les métopes.

Trompe
Espèce de voûte qui va en s’élargissant vers le haut, mise dans un angle saillant ou rentrant pour soutenir un bâtiment en saillie.

Trophée
Motif décoratif consistant dans la figuration d’un assemblage d’armes diverses, de dépouilles autour d’un casque, d’une cuirasse, d’un bouclier, etc.

Trumeau
C’est une partie du mur de face entre deux croisées et qui porte le fonds des sommiers des plates-bandes.

Tympan (voir aussi Fronton)
Surface comprise entre le linteau et les deux rampants d’un fronton.
 

Vase (voir aussi Pot à feu)
Ornement de sculpture isolé et creux, qui, posé sur un socle ou un piédestal, sert pour décorer les bâtiments ou les jardins.

Volute
C’est un enroulement en ligne spirale ; ce sont aussi les enroulements des côtés d’une console.

 

© Béatrix Saule, Château de Versailles, 2005
Coproduction EPV - RMN