Éléments communs [Versailles décor sculpté extérieur]

Sommaire et repérage

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Introduction
Éléments communs
Vdse 268. – Vdse 274.

 

© RMN / Blot - Lewandowski
 

Les façades sur le parc - en pierre et d’une architecture radicalement différente de celles tournées vers la ville - sont réalisées en plusieurs étapes ; elles présentent toutefois une grande homogénéité tout au long des 670 mètres de leur développement.

Première étape : Louis Le Vau et François d’Orbay construisent en 1669-1670 les corps de bâtiment qui entourent le château vieux sur ses trois côtés et qui constituent ce que l’on appelle « l’enveloppe « ; du côté de l’ouest, une terrasse à l’étage creuse la façade en son milieu.

Deuxième étape : J. Hardouin-Mansart édifie l’aile du Midi de 1679 à 1681 ; simultanément il supprime la terrasse de « l’enveloppe », redonnant son alignement à la façade ouest derrière laquelle il aménage la grande galerie, et il surélève les croisées de l’étage qu’il ouvre en plein cintre.

Troisième étape : l’aile du Nord est élevée, toujours par Hardouin-Mansart, symétriquement à celle du Midi par rapport à ce qui constitue désormais le Corps Central ; l’aile du Nord commencée en 1685 est quasiment achevée en 1689 mais sa façade d’extrémité sur les réservoirs ne le sera qu’en 1770 par Ange-Jacques Gabriel.

D’emblée, dès la construction de l’enveloppe par Le Vau et d’Orbay, le parti général de l’élévation est fixé. J. Hardouin-Mansart ne fait que le reprendre et l’amplifier lorsqu’il édifie les deux ailes : des façades plates ponctuées d’avant-corps et présentant un étage bas (rez-de-jardin) percé d’arcades aux clefs ornées de masques, un bel étage rythmé de pilastres et de colonnes entre des croisées surmontées de reliefs, une puissante corniche, un étage d’attique agrémenté d’un ordre de pilastres et de frises et animé de statues (108 en tout) et enfin une balustrade dissimulant des toits plats, hérissée de pots à feu et de grands trophées.

Création du décor sculpté

Le décor est constitué d’éléments que l’on retrouve identiques sur toutes les façades et que l’on dénomme ici « éléments communs « : pots à feu de la balustrade, chapiteaux et frises de l’attique, chapiteaux des colonnes et des pilastres de l’étage. On trouve également des éléments aux motifs toujours différents : grands trophées de balustrade, statues, bas-reliefs des croisées ou trophées d’arcades qui les remplacent, masques. Tandis que les trophées apparaissent comme des variations sur le thème de la guerre et de la paix, les statues, les bas-reliefs et les masques obéissent à un programme iconographique allégorique qui se déchiffre dans les deux sens, horizontal et vertical ; cette cohérence tend toutefois à s’estomper au fur et à mesure de la création du décor. En ce qui concerne les éléments communs, non figuratifs, la chronologie est la suivante :

  • 1670-1671. Création des modèles des pots à feu des balustrades, des ornements d’attique et des chapiteaux de l’étage par Le Hongre, Mazeline et Jouvenet ; exécution aux trois façades de « l’enveloppe »
  • 1678-1680. Reprise de la décoration du Corps Central : à la nouvelle façade sur le parterre d’Eau après comblement de la terrasse et aux quatre travées d’allongement vers l’est des façades latérales sur le parterre du Nord et sur le parterre du Midi
  • 1681-1683. Décor des façades de l’aile du Midi
  • 1687-1688. Décor des façades de l’aile du Nord
  • 1712-1714. Décor des premières travées de l’aile du Nord, correspondant au futur salon d’Hercule
  • 1766-1770. Décor de la façade de l’Opéra

Modifications et restaurations

  • 1778. Importantes reprises de sculpture aux façades du côté du parc (pour 60 000 L. d’après une mention citée par Lami à la notice « Jules-Antoine Rousseau » mais non retrouvée dans les comptes des Bâtiments du roi) ; durant tout le XVIIIe siècle, une dotation annuelle de 2 700 L. par an est allouée pour l’entretien des sculptures, à Jean Hardy de 1702 à 1736 puis aux frères Rousseau qui seront remplacés par Boichard en 1794 ; l’atelier d’entretien s’est logé à l’extrémité de l’aile du Nord, puis à la petite Venise, avant de se transporter au Pavillon des roulettes situé au nord des grands réservoirs
  • 1810-1812. Destruction des pots à feu et des grands trophées des balustrades à l’exception de ceux de la façade de l’Opéra ; restauration d’ensemble des façades et passage au badigeon des ornements d’attique à fin d’harmonisation
  • 1880. Restauration des pots à feu de l’Opéra
  • 1892-1925. Campagne quasi-ininterrompue de restaurations et de restitutions, conduites sous la direction de M. Lambert, commencées à l’extrémité de l’aile du Midi et achevées à celle de l’aile du Nord, parmi lesquelles on relève ici la restitution des pots à feu sur les balustrades du Corps Central et de l’aile du Nord ainsi que la restauration (parfois réfection) de tous les ornements d’attique et chapiteaux de l’étage
  • 1956-1978. Remplacement de chapiteaux de colonnes et de pilastres de l’étage à l’aile du Midi et au Corps Central en 1956, 1971 et 1978
  • A partir de 1993. Reprise complète des ornements sculptés sur toutes les façades sous la direction de F. Didier, dont la restitution des pots à feu à l’aile du Midi et le remplacement de chapiteaux de l’étage au Corps Central

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© Béatrix Saule, Château de Versailles, 2005
Coproduction EPV - RMN